Allez, un pas en avant pour sortir de la fosse septique où frétille la vermine. Quelques souvenirs en vrac :
J'ai un peu raconté sur rue89 mes souvenirs de ma brève carrière de militant altermondialiste, pas tant pour radoter que pour observer les réactions chez ces larves prétendues gauchistes, profondement endormi sur une toile - à matelas-
Ben rien ! le militantisme actif, ça ne les intéresse pas. Refaire la société et aboyer contre sarko à longueur de temps sur le net c'est tout ce que ces branleurs savent faire.
Jo m'a raconté ça :
"Dans les années 70 nous étions au Larzac, contre l'extension militaire. Nous dormions dans une grange lorsqu'un abruti a foutu le feu à la paille. Nos valeureux gauchistes se sont précipités en hurlant vers la petite porte de sortie, et s'était à qui écrabouillerait l'autre : un monceau de corps empêchant toute évacuation.
Moi, je restais immobile, désespérée pas tant de mourir brûlée vive que d'être sommairement exécutée par la connerie humaine. J'avais déjà mal encaissé de voir Lanza del Vasto sortir de sa bagole avec un gamin qui lui ouvrait larbinement la portière.
J'étais venue là pour oublier un autre gauchiste, copain d'enfance, le Strauss-Kahn qui m'enlevait la culotte à chaque récré, à Agadir."
Donc, je traîne ma copine et Jo, par les cheveux, devant la prison ou croupit l'ami José. On tam-tam à fond la caisse, plutôt sympa sauf quand Buffet et sa bande de zombies débarquent, petits drapeaux en stress, pour soi-disant venir soutenir José - mon cul ! pour se montrer devant les caméras, plutôt - On leur demande de ranger leurs p'tits drapeaux, peine perdue.
A un moment, un mec donne le signal pour aller barbouiller - banderoler les murs de la taule, et vrrr'oum Jo est déjà à l'oeuvre. Les CRS rappliquent, elle détale, un CRS la chope par un pied, nous on la tire du fossé par les bras, et les autres cons lui reprochent "mais fallait attendre !" vouais, attendre une AG pour décider du départ du troupeau vers les murs : c'est ça l'organisation altermondialiste, celle qui va révolutionner la planète.
A part ça notre Jo collait des banderoles sur le pont au-dessus d'une route à grande circulation, suspendue dans le vide : nous la tenions par les chevilles.
Arrivent les gendarmes, qui nous ordonnent de retirer immédiatement ces banderoles, et nous de répondre "mais c'est ce que nous étions en train de faire, on n'a pas envie que ça tombe sur une bagnole, faut vraiment être con pour aller mettre des banderoles ici !"
Et nous voilà dans les champs d'OGM, avec des gens supers, mais ça va vite se dégrader (voir "vous avez dit solidarité". Quand on leur propose un prêt sans intérêt de plusieurs dizaines de milliers d'euros pour passer un sale cap, faut voir leur gueule ! méfiance aussi sec et pour toujours.
Même méfiance au G8, quand un connard se vante de faire chier son proprio : j'avais la côte, mais quand j'accouche que je suis proprio et ne veux plus louer à des potes gauchistes suite à loyers impayés et vandalisme, on me tourne le dos.
Quand même, un pote m'a raconté une scène magnifique au G8: il s'était joint à une équipe de motards masqué (me souviens plus du nom) qui démantelait les stations Total et autres symboles du capitalisme abhorré, en silence et à grande vitesse. Il roulait aux côtés d'une créature mystérieusement masquée et gantée de velours noir et dentelle. Belle, se demandait-il, subjugué ? belle, de toutes façons.
Plus loin, des bourgeois genevoix, descendus de leurs immeubles, leur ont servi des boissons fraïches en pleine rue, et les ont remerciés pour leur engagement. Moments magiques ...
A un moment, on cherche à passer de France en Suisse, et c'est un douanier qui nous conduit à travers champs pour éviter les CRS !
A un autre, on a raté le train et le chef de gare nous en fait venir un gratuit et rien que pour nous. Ma copine et Jo vont acheter tous les pains et les croissants d'une petite boulangerie et nous offrent le casse-croûte du voyage.
A Genèven nous passons devant une petite église ou vont entrer des mariés et leur famille astiqués nickel et notre manif se met à chanter du paillard et à brailler des conseils à la mariée.
Bref, de bons et mauvais souvenirs ...
Bon, je vais surveiller la Jo, qui monte dans mon grenier une belle cloison en peuplier, des fois qu'elle tombe de l'échelle ... tiens, ça me rappelle le jour où je l'ai retrouvée coincée sur un toit : son locataire avait retiré l'échelle. Elle est remontée quelques jours plus tard, a enlevé des tuiles, sauté dans l'appartement et tout viré sur le trottoir. On n'a jamais revu ce taré.
Pas le temps de relire et de corriger les fautes.